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Troubles co-morbides


Co-morbidité addictologique et psychiatrique

Définition et épidémiologie

Les patients qui présentent des problèmes liés à la consommation d’alcool souffrent fréquemment en même temps, de troubles mentaux. L’Organisation Mondiale de la Santé définit la problématique des comorbidités psychiatriques comme la co-occurrence chez la même personne d’un trouble dû à la consommation d’une substance psycho-active et d’un autre trouble psychiatrique. Dans le cas de l’alcool, une étude a mis en évidence que 50 à 70% des personnes qui souffrent de dépendance à l’alcool souffriraient en même temps de troubles psychiatriques majeurs.

D’une manière générale, les patients présentant une comorbidité entre trouble addictologique et trouble mental sont à risque de ne pas être diagnostiqués pour l’une des deux conditions.


Chiffres et données clés

Selon les données actuelles on estime qu’une proportion de 20% à 50% des patients souffrant de schizophrénie présentent une dépendance ou une utilisation abusive d’alcool.


De la même manière, on estime à 30% des syndromes de stress post-traumatique dans la population dépendante à l’alcool, soit quatre fois la fréquence de ce trouble dans la population générale.


Enfin, on relève vingt fois plus d’abus d’autres substances addictives chez les personnes dépendantes à l’alcool que dans la population générale. Parmi les personnes dépendantes à l’alcool, il y en a 5% qui présentent une dépendance en plus à une autre substance (2,5% au cannabis, 1,5% à la cocaïne et 1% à l’héroïne).
 

Facteurs de risques

Peu de données fiables permettent d’affirmer le lien entre un trouble psychiatrique et une problématique addictive. Les modèles d’interaction les plus souvent retenus et qui ne s’excluent pas mutuellement sont :


  • un facteur commun entre les deux problèmes ;

  • un problème psychiatrique secondaire à l’addiction ;

  • une addiction secondaire au problème psychiatrique (hypothèse d’hypersensibilité ou d’automédication) ;

  • une relation circulaire, les deux troubles s’influencent mutuellement.


Des recherches récentes tendent à montrer que des facteurs communs seraient à l’œuvre dans la comorbidité entre les problèmes d’alcool et les troubles de l’humeur, l’anxiété généralisée et le trouble de la personnalité antisociale.
 

Traitements et accompagnements

Des offres spécifiques au double diagnostic ?
 

Certaines approches thérapeutiques proposent des programmes de groupe adaptés pour favoriser le soutien communautaire dans une population doublement stigmatisée et, de ce fait, améliorer l’adhérence au traitement, les résultats addictologiques et la qualité de vie des patients.
 

Intégration, communication, centralisation
 

En dehors de cela, il y a peu de données scientifiques solides qui permettent de recommander un dispositif de traitement spécifique pour les personnes présentant une dépendance à l’alcool et une comorbidité psychiatrique.
 

Un large consensus d’experts recommande toutefois un traitement intégré des deux problèmes. Dans le cas de traitements parallèles par plusieurs spécialistes, la recommandation est d’intégrer les informations et de coordonner le plan de traitement par une communication rapprochée entre les intervenants, en désignant un case manager, l’interlocuteur central du patient et du réseau de soins. De plus, en fonction des pathologies psychiatriques, il est aussi important d’adapter le plan de traitement aux capacités cognitives, relationnelles et d’autogestion du patient, et dans certains cas de faire appel à son entourage pour soutenir certaines invalidités.
 

Traitements médicamenteux
 

Sur le plan médicamenteux, aucune donnée scientifique solide n’est solidement recommandable. Hormis la controverse concernant l’administration de benzodiazépines en cas de trouble anxieux et de dépendance à l’alcool, les recommandations sont de traiter les deux conditions en parallèle avec les traitements habituels en tenant compte des interactions pharmacologiques entre médicaments et alcool.