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Psychotraumatisme et stress post-traumatique


Quelles sont les causes et les symptômes des épisodes de stress post-traumatique ?

Définition et symptômes

ETP – définition


 

L’état de stress post-traumatique (ESPT) est une pathologie qui peut toucher chacun d’entre nous. Il s’agit d’un trouble qui peut survenir à la suite de l’exposition à un événement traumatique tel qu’un accident, une agression, un attentat, une catastrophe naturelle ou un deuil traumatique…
 

Les symptômes peuvent apparaître dans les jours qui suivent l’événement traumatique ou plusieurs mois, voire plusieurs années plus tard.


 

Les symptômes de l’état de stress post-traumatique


 

On distingue plusieurs phases symptomatiques :
 


  • la période péritraumatique de 0 à 48h après l’événement ;

  • la période d’état de stress aigu de 48h à 1 mois après l’événement ;

  • au-delà d’1 mois on parle d’état de stress post-traumatique.


 

Les symptômes spécifiques de l’état de stress post-traumatique sont classifiés en trois principales catégories :


  • un hyperéveil neurovégétatif avec insomnie, hypervigilance avec réactions de sursaut et sentiment d’être sur le « qui-vive » en permanence,  irritabilité, colère ou encore troubles de la concentration ;

  • un syndrome de répétition avec flash-back, cauchemars, pensées intrusives en lien avec l’événement et des réactions dissociatives ;

  • un évitement des pensées ou des situations qui pourraient rappeler l’événement.


 

Les personnes souffrant de stress post-traumatique peuvent connaître des remaniements de la personnalité, une amnésie dissociative (oubli de souvenirs personnels importants) et des distorsions cognitives de peur (erreurs de pensée entretenant des émotions négatives).
 

L’ESPT est un trouble qui peut s’avérer très invalidant et donner lieu dans un 2ème temps à l’apparition de conduites addictives, d’une symptomatologie dépressive et de troubles anxieux (phobie spécifique, phobie sociale, trouble panique…).

Chiffres et données clés

Selon l’Institut de Veille Sanitaire, on estime qu’en 2004 aux États-Unis, 5 à 6 % des hommes et 10 à 14% des femmes souffraient d’ESPT. En Europe, 3 % de la population globale seraient concernés.
 

En France, l’enquête Santé mentale menée entre 1999 et 2003 a fourni une estimation de la prévalence instantanée d’un ESPT complet de 0,7 %.
 

La prévalence peut devenir très importante au sein des populations impliquées dans des événements catastrophiques et peut concerner 25 à 75 % des victimes directes, au cours de l’année qui suit l’événement, et 5 à 40 % des membres des équipes de secours intervenus dans l’action traumatisante.
 

Cette prévalence élevée peut persister longtemps après l’événement. Ainsi, 12,4 % des membres des équipes de secours intervenus sur le site du World Trade Center et 15 % des survivants qui ont évacué la tour souffrent d’ESTP.
 

Les personnes accidentées de la route représentent également une population à risque : sur les 43 853 victimes blessées en 2010, entre 23 % et 35 % seraient susceptibles de développer un ESPT entre un et trois mois après l’accident.

Les causes

Ce problème peut apparaître à la suite d’événements potentiellement traumatiques tels qu’un vol à main armée, un accident de la route, un désastre naturel, une expérience de combat (militaire) ou des sévices physiques ou sexuels.


L’exposition à l’événement traumatique peut se faire de différentes façons :


La personne peut avoir vécu personnellement les événements. Elle peut également avoir été témoin de ce qui est arrivé à d’autres. Le traumatisme peut également survenir lorsque la personne apprend ce qui est arrivé à un proche (notamment un décès).


Un exposition répétée ou extrême à des détails d’un événement peut également entraîner un état de stress post-traumatique (exemple : un policier exposé à répétition à la pornographie infantile).


L’ESPT peut survenir à tout âge, y compris durant l’enfance.

Les traitements

L’ESPT peut se traiter en ambulatoire ou lors d’une hospitalisation. Le traitement mis en place doit prendre en compte la distance à laquelle le patient se situe par rapport à l’événement à l’origine du traumatisme.


Les choix thérapeutiques vont également dépendre des symptômes les plus marqués et les plus pénibles pour le patient.


La psychothérapie joue un rôle majeur et, notamment, les thérapies de type EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing) qui ont montré leur efficacité dans de multiples études à travers le monde.


La prise en charge et l’accompagnement socio-judiciaire menés en parallèle de l’accompagnement médical représentent également pour le patient une aide précieuse.