SINOUÉ Sinoué logo

Conduite suicidaire


La deuxième cause de mortalité des 15 – 44 ans.

Une épidémie préoccupante

Manifestation d’une souffrance psychologique intolérable, le suicide est la deuxième cause de mortalité des 15/44 ans  et constitue un enjeu majeur de santé publique en France.

En France, un décès par suicide survient toutes les 40 minutes et une tentative de suicide toutes les 4 minutes. Ainsi, chaque année en France, ce sont près de 11 000 personnes qui décèdent par suicide et 200 000 qui tentent un geste suicidaire.

La situation française est particulièrement préoccupante : notre pays se situe au-dessus de la  moyenne européenne et occupe le 7ème rang sur les 27 pays du Vieux Continent.

Plus alarmant : ces chiffres ne diminuent pas ou très lentement.

Lutter contre les idées reçues

Les idées reçues et les préjugés accompagnent souvent la perception des conduites suicidaires par le grand public et les médias (acte d’autodétermination ou de libre arbitre, chantage vis-à-vis de l’entourage…). Ces clichés font écran à une vraie approche médicale et scientifique de ce problème de santé publique.

Les suicides ou tentatives de suicide sont la résultante d’une souffrance psychologique extrême, jugée insupportable par les personnes qui en sont victimes. Connaître les mécanismes liés à la conduite ou l’acte suicidaire est essentiel à la mise en place de stratégies de prévention.

Là encore, la recherche a un rôle majeur à jouer et a déjà apporté de premiers éléments de réponse encourageants.

La recherche a démontré que nous ne sommes pas tous égaux face au risque suicidaire : certaines personnes se révèlent plus vulnérables que d’autres.

Chiffres clés

Le suicide est responsable de 150 000 décès, chaque année, dans les 38 régions d’Europe, selon I’OMS ; parmi lesquelles 11 500 en France.

La prévalence dans notre pays, se situe donc aux alentours de 20 pour 10 000 habitants, soit un taux relativement élevé par rapport aux autres pays occidentaux.

Les tentatives de suicide sont quinze fois plus fréquentes que les décès par suicide, leur nombre se situant entre 150 000 et 200 000 par an. Alors qu’elles concernent deux à trois femmes pour un homme, on observe une proportion inverse pour le suicide

Facteurs de risque

Certaines personnes se révèlent plus vulnérables que d’autres face au risque suicidaire.

Des travaux de recherche ont notamment démontré que près de 90% des personnes qui attentent à leur vie souffrent de troubles psychiatriques et que les antécédents de tentative de suicide sont associés à un risque accru de récidive.

Que sait-on aujourd’hui de la vulnérabilité au suicide ? Elle constitue une sorte de prédisposition ou de terrain « favorable » qui peut se traduire par un passage à l’acte sous l’effet d’un stress important (perte d’un emploi, problèmes familiaux ou conjugaux…).

Elle serait liée à l’association de facteurs génétiques et de facteurs environnementaux.

En effet, plusieurs gènes liés aux conduites suicidaires ont déjà été identifiés.

Les travaux de recherche ont également démontré l’implication de différents facteurs environnementaux, parmi lesquels les situations de maltraitance dans l’enfance, les altérations du sommeil, la présence d’un trouble du stress post-traumatique, etc.

Comment prévenir le suicide ?

Malgré de nombreux préjugés et la crainte que suscite le suicide, il apparaît maintenant possible de le prévenir. Identifier la crise suicidaire et en évaluer la dangerosité rendent possible l’intervention thérapeutique et permettent d’éviter le passage à l’acte suicidaire. Cela nécessite un réexamen des idées reçues, une information de tous et la formation des professionnels.
 

L’ensemble des accompagnements visant à prévenir le suicide comporte 4 éléments distincts :


  • la promotion de la santé : tout ce qui permet de façon non spécifique de répondre aux besoins des individus en termes de bien-être physique, psychique et social

  • la prévention du suicide : toutes les actions indi­viduelles et collectives qui agissent sur les principaux déterminants du suicide, comprenant l’identification des personnes à risque, le diagnostic et le traitement des troubles psychiques susceptibles de créer une souffrance majeure, ainsi que toutes les mesures générales qui limitent l’accès aux moyens du suicide

  • l’intervention en cas de crise suicidaire : comprenant les actions appropriées à chacune des étapes de la crise : la phase d’idéation, la phase où le suicide devient une intention, et la phase de programmation de l’acte suicidaire;

  • la postvention suite à un suicide : l’ensemble des actions pour la prise en charge des personnes qui ont vu la scène, assuré les secours, celles qui avaient noué une relation d’attachement avec cette personne (familles, amis, professionnels, bénévoles), et pour limiter le phé­nomène de contagion et d’imitation par suicide auprès des personnes vulnérables. Cette postvention peut inclure l’analyse causale des suicides afin de favoriser le retour d’expérience pour améliorer la prévention.Le cannabis exposant au risque de suicide, aggravant le pronostic des troubles psychotiques et entraînant troubles anxieux et dépressifs, ne devrait donc plus être considéré comme un produit inoffensif comme l’ont suggéré certains, pour argumenter sa dépénalisation.


 

Pour chacune des quatre composantes, il existe un ensemble de connaissances, de compétences que doivent maîtriser les professionnels de santé, qui eux-mêmes doivent s’inscrire dans des établissements et services adaptés.