Notre philosophie repose sur 2 piliers : la psychiatrie positive, et la réhabilitation psychosociale
Notre philosophie repose sur 2 piliers : la psychiatrie positive, et la réhabilitation psychosociale
La psychiatrie conventionnelle se fonde sur l’étude et le traitement des maladies mentales. Depuis un demi-siècle, l’évolution du système de santé en France nous a fait passer d’un système où l’approche médicale était dominante et unique, à une approche plurielle qui tient compte des besoins de la personne malade, de ses choix, d’autres ressources extérieures…
Dans ce contexte, les soins centrés sur la personne prennent davantage en compte ses faiblesses et ses forces, ses besoins et ses ressources, par rapport à une approche qui restait jusque-là axée sur la réduction des symptômes et la diminution des déficits. Ce modèle qui a montré ses revers : en se fondant sur ce qui dysfonctionne, il génère victimisation et stigmatisation, ne prend pas en compte la responsabilité personnelle et les ressources de la personne et ne s’intéresse pas à ce qui constitue une vie normalement satisfaisante.
D’importants progrès ont permis aussi d’améliorer largement le pronostic et la qualité de vie des patients. Parallèlement, les lieux de soins ont évolué et se sont ouverts sur la cité, en donnant une plus large place à des prises en charge précoces et en ambulatoire. Le concept de santé mentale a permis de dépasser le strict état de trouble psychique et de cerner des déterminants rarement mobilisés dans l’étude des maladies. Pour l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la santé mentale est « un état de bien-être dans lequel chaque personne réalise son potentiel, fait face aux difficultés normales de la vie, travaille avec succès de manière productive et peut apporter sa contribution à la communauté. » (2013). La santé mentale ne se résume donc pas à l’absence de maladies ou de troubles mentaux. L’Agence de la santé publique du Canada considère ainsi que « la santé mentale est la capacité qu’a chacun d’entre nous de ressentir, de penser et d’agir de manière à améliorer notre aptitude à jouir de la vie et à relever les défis auxquels nous sommes confrontés. Il s’agit d’un sentiment positif de bien-être émotionnel et spirituel » (2014).
La santé mentale positive peut donc être perçue comme un état de bien-être, qui résulte d’un processus continu et dynamique, en constante évolution, et permet à une personne d’exploiter au mieux son potentiel et ses capacités au quotidien. S’intéresser aux actions ou aux interventions qui améliorent l’état de santé mentale apparaît donc comme une cible élargie dans l’amélioration globale du fonctionnement de la personne. Dès la fin des années 1990, la psychologie positive s’est inscrite dans ce nouveau paradigme, proposant une meilleure compréhension du fonctionnement humain, en y intégrant une analyse fine des déterminants et processus en jeu dans l’épanouissement et le bien-être des individus, des groupes et des institutions (Gable & Haidt, 2005, Shankland, 2014).
La psychiatrie positive, plus récemment décrite, s’inspire bien sûr des travaux de la psychologie positive. En effet, de nombreuses études ont montré l’impact positif des interventions positives sur l’état de bien-être mais également sur la réduction de symptômes comme l’anxiété ou sur l’amélioration de la santé physique… En complément de la psychiatrie conventionnelle, la psychiatrie positive cherche donc à comprendre et promouvoir le bien-être dans une approche holistique. Elle prend en compte, en plus des déterminants biologiques, les caractéristiques psychosociales positives telles que la résilience, l’optimisme, le sentiment d’auto-efficacité, l’empowerment, l’engagement social, la spiritualité et cherche à promouvoir toutes les interventions qui renforcent ces compétences ou favorisent ces attitudes non seulement chez l’individu mais encore au sein de la population générale.
Le courant de psychiatrie positive est particulièrement engagé dans les actions concernant le support familial et les dimensions sociales et environnementales.
Elle promeut l’amélioration de la santé physique dans une conception de santé globale et détermine de nouvelles attitudes cliniques dans plusieurs champs: